Chaque
mois je vous propose une balade dans les rues d’une ville ou
d’un département où
j’ai pris quelques photos.
Juin
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Correction de la balade dans les rues dRodez et Villefranche de Rouergue |
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Maison Guitard Rodez XIVe Cette maison, une des plus ancienne de Rodez, a été construite pour une famille de Banquier. La baie* géminée*est « gothique trilobé ». |
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Comment différencier les époques du gothique ? 1-
Le Gothique primitif XI - XIII C’est le remplage des fenêtres qui en précise l’époque. Gothique
primitif XIe XIIIe . La fenêtre a une ogive simple, sans
remplage*. Quelque soit la période, les portes, sont toujours en
ogive simple. Les exemples de construction civile de cette époque
sont très rares. Gothique
Rayonnant XIIIe - XIVe. Le remplage de la fenêtre est trilobé
ou tréflé . Les maisons gothiques existantes sont, très
majoritairement, de cette époque (1300 – 1400 XIVe - XVe).
L’architecture civile de l’époque gothique primitif n’existe
plus (ou presque) et l’architecture civile du gothique
flamboyant présente des fenêtres croisées ; donc XIVe -
XVe Gothique
flamboyant XVe XVIe. Pendant ces deux siècles, les styles,
Gothique et renaissance, se superposent. Le point commun est la
fenêtre croisée apparue au XIVe. Les flammèches du remplage ne
se voient que dans les églises. En résumé, les immeubles aux fenêtres en ogive que nous observons lors de nos promenades sont peut-être du XIVe très probablement du XVe. Baie géminée : est une ouverture dans un mur quel qu’en soit la dimension, porte, portail, fenêtre. Une baie libre est une ouverture sans fermeture. Un trumeau est la partie du mur entre deux baies. Le pilier ou colonne divise une baie, fenêtre ou porte, en deux. La fenêtre est dite géminée. Remplage : l’ensemble de la maçonnerie qui divise une baie. Le remplage est important dans la partie haute des ogives des baies gothiques, il est différent selon les époques. |
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Rodez Style paquebot 1930-1960 |
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Les
styles art déco et moderniste débutent dans les années 1910 en
réaction à l’art nouveau. Ces deux styles s’épanouissent
pendant
les années
1920 jusqu’en 1935. C’est une époque que nous connaissons
par les films, les rétrospectives, c’est
une
histoire proche. Pour les baby-boomers c’est l’époque de la
jeunesse de leurs
parents, Gabin, Piaf. Les colonies, les grands transatlantiques
auréolent l’époque d’un sentiment de luxe et
de vie heureuse.
Les années 1935 -1940, avec les grandes grèves, les crises
économiques, «les agitations sociales» et l’élection du
front populaire, reflètent une image moins mirifique. Timonerie*, bastingage, coursives et cabines sont les lignes recopiées en architecture art déco style paquebot. Beaucoup de ces constructions (1900-1940) existent de nos jours. Certaines sont des œuvres d’art, d’autres, mal entretenues, mal rénovées, parfois sans éclats dès la construction, sont devenues des habitations populaires. Timonerie pour un bateau commercial, passerelle pour un bateau militaire est le lieu où les officiers commandent les manœuvres. |
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Chapelle des pénitents noirs
Villefranche de Rouergue
1642 |
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Cette chapelle présente une façade sobre d’un style classique pure, débarrassé des lourdeurs « renaissance maniérisme » et sans ajouts baroques. Le fronton curviligne sur le portail, les pilastres* greco-romains, les niches où sont disposées des statues sont les éléments d’une architecture renaissance du XVIe du XVIIe qui perdurent à l’époque classique XVIIIe. L’intérieur est de style baroque, XVIIIe, d’une grande beauté. Pilastres : Colonne plate appuyée au mur. C’est plus souvent un ornement, alors que la colonne ou le pilier ont une fonction de soutènement. |
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Chapelle Saint
Jacques 1455 |
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Villefranche de Rouergue est une étape sur le chemin menant à Compostelle par Moissac. Des le XIVe un hôpital destiné aux pèlerins y fut construit. Au XVe une chapelle destinée à leurs dévotions complète l’offre de la ville en concurrence avec le tracé d’Albi vers Toulouse. Les flammèches font le remplage ; gothique flamboyant (XVe – XVIe). Le portail est une accolade avec pinacles et fleurons. Cette ornement date de 1450-1550. |
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La
poste 1936 |
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Le bâtiment de la poste, en grès rose, sur la demande de la municipalité de l’époque afin qu’il s’harmonise avec la chapelle des jésuites voisine, annonce le matériaux si caractéristique de la région toulousaine. L’architecture du bâtiment est caractéristique des constructions art-déco – modernisme utilitaire publique. La grande fresque, enseigne (TSF Postes Télégraphe et personnes) en bas relief* au-dessus de l’entrée signe l’Art deco. Bas relief est une technique de sculpture visible que sur une seule face, attachée au fond. La sculpture en ronde de bosse est une sculpture de statue, visible de toutes les faces, sans fond. On fait selon l’épaisseur la distinction entre bas (faible) et haut (Important) relief. |
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Maison Combette Villefranche de Rouergue XVIe De la maison Combette, nous ne voyons depuis la rue, que cette tour d’escaliers enchâssée entre deux grands murs. La
façade n’a pas le caractère sévère des constructions
médiévales. Le jambage* de la fenêtre est traité en
colonne grec. Cette tour date probablement de la deuxième partie
du XVIe, |
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La fenêtre croisée existe depuis le XIVe. Elle est générale du XVe au XVIIe. Son ornementation signe le style : Gothique Flamboyant, 1ère Renaissance, 2nd Renaissance, maniérisme (Louis XIII) se succèdent vers le Classicisme du grand siècle. Dès le début de l’époque Louis XIIIe, les fenêtres à meneaux remplacent les croisées. Début XVe jusqu’à mi XVIe , les façades ont une apparence médiévale (crénelage), accolades apotropaïques (1450-1550) , larmiers*. Dès
la fin XVe (Louis XII 1462 -1498-1515) et progressivement jusqu’à
la fin du XVIe, (1610 Assassinat d’Henri IV) c’est la
Renaissance qui se divise en deux périodes. Les époques HENRI IV (1553 -1589- 1610) et Louis XIII (1601- 1610 – 1643) sont des époques de transition entre le style renaissance et le style classique. Elles sont marquées par le maniérisme (excès d’ornementations). Larmiers ;
est une saillie fonctionnelle d’un mur. Sa fonction est de
rejeter l’eau de pluie au dela de ce mur et lutte ainsi contre
la moisissure des murs mouillés. Sa face inférieure est soit
inclinée soit comporte un canal. Nous pouvons l’observer dans
nos fenêtres en bois, en PVC et aluminium. |
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Le théâtre Villefranche de Rouergue 1896 |
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Le style éclectique fait un charmant théâtre. Les théâtres, les palais de justices construits en tant que tels sont toujours du XIXe siècle. La révolution industrielle peuple les villes, crée une bourgeoisie urbaine, qui demande des services publics et du divertissement . La construction des théâtres et celle des palais de justice construit en tant que tels date du XIXe. Parfois d’anciennes sales, des biens religieux ou civiles saisies à la révolution y sont affectés. L’architecture
des théâtres, moins tenue à une symbolique que celle des
tribunaux, est de leur époque. |
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Les bains douche Villefranche de Rouergue 1939 |
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La symétrie, le fronton, (comme un garage automobile de la même époque) la mosaïque, les fenêtres désignent un bâtiment fort sympathique, autrefois bains douches devenu bureaux du service des bâtiments du Rouergue. A la réflexion sur les tribunaux et les théâtres, j’aurai pu ajouter les bains douches et l’époque hygiéniste de 1900 à 1940, plus tard les piscines dont les exemples art-déco sont réputés. |
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Maison Trouillet Rodez 1475 |
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En regardant les pinacles et fleurons qui couronnent les fenêtres de cette maison, on imagine que les accolades décoratives (1450 – 1550) en sont une simplification. Le caractère médiéval, gothique flamboyant, sur encorbellement est clair. On imagine les fenêtres croisées qui furent remplacées par des fenêtres modernes. Ce n’est pas déjà la renaissance, mais presque. Cette maison être un exemple caractéristique de cette époque ; fin XVe. |
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Maison d’Armagnac Rodez 1550 |
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75 Ans séparent la maison d’Armagnac (1550)) de la maison Trouillet (1475). Les fenêtres sont toujours des croisées. Le caractère « médiéval» a disparu. Les immenses lucarnes avec fleurons et pinacles rappellent le château d’Azay le rideau. Elles ont quelques réminiscences « gothique flamboyant ». Observez les pilastres aux piédroits des fenêtres ! Cette référence à l’antiquité gréco-romaine est la signature de la renaissance. A la fin du XVIe et au début du XVIIe cette décoration sera alourdie et exagérée avec le maniérisme (1550 -1650). Pourtant cette référence à l’antiquité sera magnifiée avec le style classique du grand siècle XVIIIe) L’indice de style, 1er renaissance, sont les immenses lucarnes, caractéristiques de l’époque François 1e 1510-1547 Henri II 1547 à 1559. |
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Maison deLauro Rodez XVIe |
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Du XVe au XVIIe la fenêtre croisée est un repère. Les styles, Gothique Flamboyant, 1ère Renaissance, 2nd Renaissance, Transition (Louis XIII) vers le Classique se succèdent, les distinguer est une lecture facile ,par l’observation du décor des fenêtres . Deux autres indices sont courants ; la tourelle d’angle et la tour d’escaliers extérieurs au centre de la façade (Château de bois) La maison Delauro, devenu maison des compagnons du devoir de Rodez, qui en ont réalisé la restauration, semble être de la première partie du XVIe. |
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Boulevard Gambetta Rodez
autour de 1 900 |
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Les alignements Haussmanniens ont inspiré l’architecture de nombreux immeubles de 1880 à 1910. Les immeubles du préfet de Napoléon III répondent à un cahier des charges strict et obligatoire. C’est une architecture de façade. -
La hauteur est limité à 12 ou 20 mètres en fonction de la
largeur de la rue. Les décrets de 1882, 1884, 1902 assoupliront les règles d’urbanismes. A partir de 1882, ce qui est un repère, l’ensemble des balcons sera libéré selon des mesures de saillie. Les Immeubles Haussmanniens qui ont un balcon aux étages intermédiaires sont post-haussmanniens. En 1895 avec l’invention de l’ascenseur, le dernier étage deviendra l’étage noble, les décorations seront inversées. L’architecture haussmannienne type est une architecture parisienne. Elle est rare en province. Au cœur de nos centres villes, l’inspiration est quasi général de 1880 à 1910 et côtoie les styles Néoclassique, Éclectiques, art nouveau. Ces immeubles sont qualifiés de post Haussmannien. |
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La maison ARMAND Place
1510 |
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En 1497 Villefranche fut détruite par un incendie. Il n’existe pas dans cette ville, riche et prospère, d’immeubles antérieurs au XVIe. La maison Armand fut reconstruite selon le plan primitif ce qui peut expliquer l’apparence médiévale à une époque Renaissance. |
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Rodez Place d’Armes Immeuble
d’angle 1905 1915
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Face à la cathédrale, autour de la place d’armes, l’œil est attiré par ce curieux clocheton. Trois Immeubles forment un ensemble « entre deux guerres ». Le premier qui fait angle avec la rue victor Hugo , possède ce curieux clocheton. Il n’est pas une exception mais il est rare, Perpignan (1907), Dijon (1910) ont leur spécimen. C’est une tentative d’alternative à la rotonde coiffée d’un dôme. Le deuxième est une alliance art-déco modernisme qui, pour moi, n’est pas très heureuse. Mal entretenu, l’immeuble est triste. Le troisième est un immeuble art déco simple. Ni faïences (1910-1920), ni bas relief (1920 – 1930), ni modénatures, pas de décoration, c’est certainement une construction de la dernière période (1935-1940). |
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Maison
de BENOIT 1499 |
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Fenêtres croisées, larmier, crénelage, la maison de Benoît, du nom de son propriétaire au XIXe a été construite selon la nomenclature des monuments historiques à la fin du XVe au début du XVIe, cette période du gothique flamboyant, avant François 1 et la renaissance. Selon mon pointage, les larmiers* qui encadrent les fenêtres ou qui font fonction de bandeau d’étage comme ici en appui des fenêtres correspondent à cette période. Ces modénatures de façade ont toujours comme raison l’éloignement de l’eau de pluie et lutte l’humidité néfaste des murs. |
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Hôtel Mercure Rodez 1930 |
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Avec
l’art nouveau, un besoin en décorations colorées se
développe. A
partir de 1880, les expériences avec des céramiques
décoratives, des grès flambés, se répètent. Les enduits
sgraffités sont une alternative agréable de 1910 à 1920 |
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Les maisons plâtrées Rue de Bonald Rodez |
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Il s’agit de maison à encorbellement, peut-être du XVe ou du XVIe. Elles sont plâtrées . Selon les réglements communaux, d’abord pour lutter contre l’insalubrité les encorbellement furent interdits d’une façon générale à partir du XVIe puis pour lutter contre les incendies, elles furent plâtrées. Cette dernière obligation devient générale après le grand incendie de Londres en 1666 (XVIIe). Les nouvelles constructions devaient faite en pierre. L’interdiction, à cause du coût, ne fut pas toujours très respectée. Une
ensemble remarquable pour la persistance du plâtre est le
quartier bas de Chartres, vu depuis la place proche de la maison
au poisson, qui est l’office de tourisme. |
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A vous de jouer mail@remilallemand.net
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Boulevard du jardin Botanique |
Arsenal des galères |
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L’opéra |
Abbaye Saint Victor |
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Boulevard Camille Flammarion |
Boulevard Chave |
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Hôtel de cabre |
Hôtel de Ville |
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Consigne sanitaire Vieux port |
Hôtel Louvre et paix canebière |
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Boulevard Clemenceau |
Portes rue Flammarion et rue Lacépède |
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Correction
Balade dans les rues de |