Chaque mois je vous propose une balade dans les rues d’une ville ou d’un département où j’ai pris quelques photos.
Pouvez vous dire (mail@remilallemand.net) quelle est l’époque ou le style du bâtiment ou du monument ?



Juin


Correction de la balade dans les rues dRodez et Villefranche de Rouergue

Retour accueil

A vous de jouer dans les rues de Marseille





Maison Guitard

Rodez

XIVe

Cette maison, une des plus ancienne de Rodez, a été construite pour une famille de Banquier. La baie* géminée*est « gothique trilobé ».



Comment différencier les époques du gothique ?

1- Le Gothique primitif XI - XIII
2- Le Gothique Rayonnant XIIIe - XIVe
3- Le Gothique Flamboyant XVe - XVIe

C’est le remplage des fenêtres qui en précise l’époque.

Gothique primitif XIe XIIIe . La fenêtre a une ogive simple, sans remplage*. Quelque soit la période, les portes, sont toujours en ogive simple. Les exemples de construction civile de cette époque sont très rares.
C’est l’époque de Philippe II Auguste 1179-1223, de Saint Louis 1226-1270 et des croisades.

Gothique Rayonnant XIIIe - XIVe. Le remplage de la fenêtre est trilobé ou tréflé . Les maisons gothiques existantes sont, très majoritairement, de cette époque (1300 – 1400 XIVe - XVe). L’architecture civile de l’époque gothique primitif n’existe plus (ou presque) et l’architecture civile du gothique flamboyant présente des fenêtres croisées ; donc XIVe - XVe
C’est l’époque de Philippe le bel 1286-1315, de ses fils, les rois maudits selon le livre de Maurice Druon et du début de la guerre de 100 ans.

Gothique flamboyant XVe XVIe. Pendant ces deux siècles, les styles, Gothique et renaissance, se superposent. Le point commun est la fenêtre croisée apparue au XIVe. Les flammèches du remplage ne se voient que dans les églises.
C’est l’époque de la fin de la Guerre de cent ans, Jeanne d’arc et Charles VII 1422-1461 , Louis XI 1461 -1484 (constructions gothiques) puis François 1e 1515-1547 et Henri II 1547 – 1559 (constructions renaissances).

En résumé, les immeubles aux fenêtres en ogive que nous observons lors de nos promenades sont peut-être du XIVe très probablement du XVe.

Baie géminée : est une ouverture dans un mur quel qu’en soit la dimension, porte, portail, fenêtre. Une baie libre est une ouverture sans fermeture. Un trumeau est la partie du mur entre deux baies. Le pilier ou colonne divise une baie, fenêtre ou porte, en deux. La fenêtre est dite géminée.

Remplage : l’ensemble de la maçonnerie qui divise une baie. Le remplage est important dans la partie haute des ogives des baies gothiques, il est différent selon les époques.

Mini expo le gothique

SUITE
























Rodez
Croisement des rues Seguret et Planard

Style paquebot 1930-1960



Les styles art déco et moderniste débutent dans les années 1910 en réaction à l’art nouveau. Ces deux styles s’épanouissent pendant les années 1920 jusqu’en 1935. C’est une époque que nous connaissons par les films, les rétrospectives, c’est une histoire proche. Pour les baby-boomers c’est l’époque de la jeunesse de leurs parents, Gabin, Piaf. Les colonies, les grands transatlantiques auréolent l’époque d’un sentiment de luxe et de vie heureuse. Les années 1935 -1940, avec les grandes grèves, les crises économiques, «les agitations sociales» et l’élection du front populaire, reflètent une image moins mirifique.
Alors que l’art déco, influencé par les crises économiques, décline
à partir de 1935, les dernières lignes copient celles des paquebots. Cette tendance perdure jusqu’après la guerre.

Timonerie*, bastingage, coursives et cabines sont les lignes recopiées en architecture art déco style paquebot. Beaucoup de ces constructions (1900-1940) existent de nos jours. Certaines sont des œuvres d’art, d’autres, mal entretenues, mal rénovées, parfois sans éclats dès la construction, sont devenues des habitations populaires.

Timonerie pour un bateau commercial, passerelle pour un bateau militaire est le lieu où les officiers commandent les manœuvres.

SUITE






Chapelle des pénitents noirs


Villefranche de Rouergue


1642



Cette chapelle présente une façade sobre d’un style classique pure, débarrassé des lourdeurs « renaissance maniérisme » et sans ajouts baroques. Le fronton curviligne sur le portail, les pilastres* greco-romains, les niches où sont disposées des statues sont les éléments d’une architecture renaissance du XVIe du XVIIe qui perdurent à l’époque classique XVIIIe.

L’intérieur est de style baroque, XVIIIe, d’une grande beauté.

Pilastres : Colonne plate appuyée au mur. C’est plus souvent un ornement, alors que la colonne ou le pilier ont une fonction de soutènement.

SUITE
























Chapelle Saint Jacques
Villefranche de Rouergue

1455



Villefranche de Rouergue est une étape sur le chemin menant à Compostelle par Moissac. Des le XIVe un hôpital destiné aux pèlerins y fut construit. Au XVe une chapelle destinée à leurs dévotions complète l’offre de la ville en concurrence avec le tracé d’Albi vers Toulouse.

Les flammèches font le remplage ; gothique flamboyant (XVe – XVIe). Le portail est une accolade avec pinacles et fleurons. Cette ornement date de 1450-1550.

SUITE



















La poste
Rodez

1936




Le bâtiment de la poste, en grès rose, sur la demande de la municipalité de l’époque afin qu’il s’harmonise avec la chapelle des jésuites voisine, annonce le matériaux si caractéristique de la région toulousaine.

L’architecture du bâtiment est caractéristique des constructions art-déco – modernisme utilitaire publique. La grande fresque, enseigne (TSF Postes Télégraphe et personnes) en bas relief* au-dessus de l’entrée signe l’Art deco.

Bas relief est une technique de sculpture visible que sur une seule face, attachée au fond. La sculpture en ronde de bosse est une sculpture de statue, visible de toutes les faces, sans fond. On fait selon l’épaisseur la distinction entre bas (faible) et haut (Important) relief.

SUITE


















Maison Combette

Villefranche de Rouergue

XVIe

De la maison Combette, nous ne voyons depuis la rue, que cette tour d’escaliers enchâssée entre deux grands murs.

La façade n’a pas le caractère sévère des constructions médiévales. Le jambage* de la fenêtre est traité en colonne grec. Cette tour date probablement de la deuxième partie du XVIe,
période Henri II



La fenêtre croisée existe depuis le XIVe. Elle est générale du XVe au XVIIe. Son ornementation signe le style : Gothique Flamboyant, 1ère Renaissance, 2nd Renaissance, maniérisme (Louis XIII) se succèdent vers le Classicisme du grand siècle. Dès le début de l’époque Louis XIIIe, les fenêtres à meneaux remplacent les croisées.

Début XVe jusqu’à mi XVIe , les façades ont une apparence médiévale (crénelage), accolades apotropaïques (1450-1550) , larmiers*.

Dès la fin XVe (Louis XII 1462 -1498-1515) et progressivement jusqu’à la fin du XVIe, (1610 Assassinat d’Henri IV) c’est la Renaissance qui se divise en deux périodes.
Première période. 1498 -1550 (Louis XII - François 1e)
Les exemples des châteaux nous aident à les distinguer. Azay le rideau 1518-1527 est un exemple. Le plan carré, les immenses lucarnes (démesurées) avec pinacles et fleurons (derniers signes du gothique flamboyant) , la verticalité de disposition des fenêtres, les tours d’angles et aussi la célèbre tour d’escalier (François 1e) hors d’œuvre, au milieu de la façade du château de Blois. sont les caractéristiques.de la cette première Renaissance.
Deuxième période. 1550 – 1600 (Henri II 1515 – 1547 – 1559, la Guerre de religion 1562 -1598 , Saint Barthélémy 24,08,1572)
Le château d’Anet, (1545-1555) se distingue avec l’utilisation des trois ordres grec, parfois superposés et le motif de l’arc de triomphe, sont les caractéristiques de la seconde renaissance.

Les époques HENRI IV (1553 -1589- 1610) et Louis XIII (1601- 1610 – 1643) sont des époques de transition entre le style renaissance et le style classique. Elles sont marquées par le maniérisme (excès d’ornementations).

Larmiers ; est une saillie fonctionnelle d’un mur. Sa fonction est de rejeter l’eau de pluie au dela de ce mur et lutte ainsi contre la moisissure des murs mouillés. Sa face inférieure est soit inclinée soit comporte un canal. Nous pouvons l’observer dans nos fenêtres en bois, en PVC et aluminium.
jambage est la face visible du piédroit, Le piédroit est la limite latérale de la baie qui supporte le linteau, avec une face latérale et une face visible

Mini expo « Roman, Gothique, Renaissance »

SUITE















Le théâtre

Villefranche de Rouergue

1896



Le style éclectique fait un charmant théâtre.

Les théâtres, les palais de justices construits en tant que tels sont toujours du XIXe siècle.

La révolution industrielle peuple les villes, crée une bourgeoisie urbaine, qui demande des services publics et du divertissement . La construction des théâtres et celle des palais de justice construit en tant que tels date du XIXe. Parfois d’anciennes sales, des biens religieux ou civiles saisies à la révolution y sont affectés.

L’architecture des théâtres, moins tenue à une symbolique que celle des tribunaux, est de leur époque.
Classique 1810 Dijon 1810.
Néo classiques 1840-1920 Moulins Arras Bourges Chartres Nîmes Orange.
Éclectiques 1860 – 1920 Angoulême Tours Fougères.
Art Nouveau 1895 – 1914 Évreux. L’art nouveau fut souvent cantonné aux salles des spectacles

SUITE



























Les bains douche

Villefranche de Rouergue

1939




La symétrie, le fronton, (comme un garage automobile de la même époque) la mosaïque, les fenêtres désignent un bâtiment fort sympathique, autrefois bains douches devenu bureaux du service des bâtiments du Rouergue.

A la réflexion sur les tribunaux et les théâtres, j’aurai pu ajouter les bains douches et l’époque hygiéniste de 1900 à 1940, plus tard les piscines dont les exemples art-déco sont réputés.

SUITE












Maison Trouillet

Rodez

1475



En regardant les pinacles et fleurons qui couronnent les fenêtres de cette maison, on imagine que les accolades décoratives (1450 – 1550) en sont une simplification. Le caractère médiéval, gothique flamboyant, sur encorbellement est clair. On imagine les fenêtres croisées qui furent remplacées par des fenêtres modernes. Ce n’est pas déjà la renaissance, mais presque. Cette maison être un exemple caractéristique de cette époque ; fin XVe.

SUITE






Maison d’Armagnac

Rodez

1550



75 Ans séparent la maison d’Armagnac (1550)) de la maison Trouillet (1475). Les fenêtres sont toujours des croisées. Le caractère « médiéval» a disparu. Les immenses lucarnes avec fleurons et pinacles rappellent le château d’Azay le rideau. Elles ont quelques réminiscences « gothique flamboyant ». Observez les pilastres aux piédroits des fenêtres ! Cette référence à l’antiquité gréco-romaine est la signature de la renaissance. A la fin du XVIe et au début du XVIIe cette décoration sera alourdie et exagérée avec le maniérisme (1550 -1650). Pourtant cette référence à l’antiquité sera magnifiée avec le style classique du grand siècle XVIIIe)

L’indice de style, 1er renaissance, sont les immenses lucarnes, caractéristiques de l’époque François 1e 1510-1547 Henri II 1547 à 1559.

mini exposition les fenêtres croisées

SUITE






Maison deLauro

Rodez

XVIe



Du XVe au XVIIe la fenêtre croisée est un repère. Les styles, Gothique Flamboyant, 1ère Renaissance, 2nd Renaissance, Transition (Louis XIII) vers le Classique se succèdent, les distinguer est une lecture facile ,par l’observation du décor des fenêtres .

Deux autres indices sont courants ; la tourelle d’angle et la tour d’escaliers extérieurs au centre de la façade (Château de bois)

La maison Delauro, devenu maison des compagnons du devoir de Rodez, qui en ont réalisé la restauration, semble être de la première partie du XVIe.

SUITE








Boulevard Gambetta

Rodez



autour de 1 900




Les alignements Haussmanniens ont inspiré l’architecture de nombreux immeubles de 1880 à 1910.

Les immeubles du préfet de Napoléon III répondent à un cahier des charges strict et obligatoire. C’est une architecture de façade.

- La hauteur est limité à 12 ou 20 mètres en fonction de la largeur de la rue.
- Les immeubles ne dépassent pas 6 étages
- Ils sont en pierre de taille
- Le rez de chaussé accueille un commerce sauf les immeubles bourgeois ;
- Ce rez de chaussé est haut de plafond.
- Le premier étage souvent dénommé entresol est réservé soit au logement du commerce ou aux réserves
- Les pierres de taille du rez chaussé et de l’entresol peuvent être striés.
- Le deuxième étage est l’étage noble. Il a un balcon filant. La décoration des fenêtres est la plus élaborée.
- Le troisième et le quatrième étage ont une décoration déclinante. Ils n’ont pas de balcons.
- Le cinquième étage a un balcon filant par soucis d’équilibre esthétique.
- Le dernier étage sous les toits est consacré soit aux greniers soit aux appartements de services.
- Les immeubles sont alignés et forme un seul ensemble, dans la même rue.

Les décrets de 1882, 1884, 1902 assoupliront les règles d’urbanismes. A partir de 1882, ce qui est un repère, l’ensemble des balcons sera libéré selon des mesures de saillie. Les Immeubles Haussmanniens qui ont un balcon aux étages intermédiaires sont post-haussmanniens. En 1895 avec l’invention de l’ascenseur, le dernier étage deviendra l’étage noble, les décorations seront inversées.

L’architecture haussmannienne type est une architecture parisienne. Elle est rare en province. Au cœur de nos centres villes, l’inspiration est quasi général de 1880 à 1910 et côtoie les styles Néoclassique, Éclectiques, art nouveau. Ces immeubles sont qualifiés de post Haussmannien.

SUITE




La maison ARMAND

Place
Villefranche de Rouergue

1510


En 1497 Villefranche fut détruite par un incendie. Il n’existe pas dans cette ville, riche et prospère, d’immeubles antérieurs au XVIe. La maison Armand fut reconstruite selon le plan primitif ce qui peut expliquer l’apparence médiévale à une époque Renaissance.

SUITE






Rodez

Place d’Armes

Immeuble d’angle 1905 1915
Immeuble 2 Modernisme 1920 1935
Immeuble 3 Art déco 1935 1939




Face à la cathédrale, autour de la place d’armes, l’œil est attiré par ce curieux clocheton. Trois Immeubles forment un ensemble « entre deux guerres ». Le premier qui fait angle avec la rue victor Hugo , possède ce curieux clocheton. Il n’est pas une exception mais il est rare, Perpignan (1907), Dijon (1910) ont leur spécimen. C’est une tentative d’alternative à la rotonde coiffée d’un dôme.

Le deuxième est une alliance art-déco modernisme qui, pour moi, n’est pas très heureuse. Mal entretenu, l’immeuble est triste.

Le troisième est un immeuble art déco simple. Ni faïences (1910-1920), ni bas relief (1920 – 1930), ni modénatures, pas de décoration, c’est certainement une construction de la dernière période (1935-1940).

SUITE






Maison de BENOIT
Rodez

1499



Fenêtres croisées, larmier, crénelage, la maison de Benoît, du nom de son propriétaire au XIXe a été construite selon la nomenclature des monuments historiques à la fin du XVe au début du XVIe, cette période du gothique flamboyant, avant François 1 et la renaissance.

Selon mon pointage, les larmiers* qui encadrent les fenêtres ou qui font fonction de bandeau d’étage comme ici en appui des fenêtres correspondent à cette période. Ces modénatures de façade ont toujours comme raison l’éloignement de l’eau de pluie et lutte l’humidité néfaste des murs.

SUITE






Hôtel Mercure
avenue Victor Hugo

Rodez

1930



Avec l’art nouveau, un besoin en décorations colorées se développe.

La brique donne le ton, jusque là réservée aux maisons de qualité, elle devient un matériaux industriel économique doté d’une large palette de couleurs. La brique fut très utilisée des années 1880 aux années 1930 dans les constructions populaires dont les HBM* et les maisons de banlieues.

A partir de 1880, les expériences avec des céramiques décoratives, des grès flambés, se répètent. Les enduits sgraffités sont une alternative agréable de 1910 à 1920
Au cours des années 1900-1930 , avec les ossatures en béton, les mosaïques se multiplient. Façades des commerces, attique des immeubles sont leurs lieux d’expression. C’est la marque de passage de l’art nouveau à l’art déco, l’art des années 20 .
Ici, le plan coupé des fenêtres et le thème de la décoration montrent une construction art déco.

HBM Habitations à Bas Montant (de location) La dénomination actuelle est HLM

SUITE





Les maisons plâtrées

Rue de Bonald

Rodez




Il s’agit de maison à encorbellement, peut-être du XVe ou du XVIe. Elles sont plâtrées . Selon les réglements communaux, d’abord pour lutter contre l’insalubrité les encorbellement furent interdits d’une façon générale à partir du XVIe puis pour lutter contre les incendies, elles furent plâtrées. Cette dernière obligation devient générale après le grand incendie de Londres en 1666 (XVIIe). Les nouvelles constructions devaient faite en pierre. L’interdiction, à cause du coût, ne fut pas toujours très respectée.

Une ensemble remarquable pour la persistance du plâtre est le quartier bas de Chartres, vu depuis la place proche de la maison au poisson, qui est l’office de tourisme.
Paris fut appelée « Ville blanche » pour cette raison.

SUITE




A vous de jouer

mail@remilallemand.net
Les réponses sur ce site le mois prochain avec une nouvelle balade



A vous de jouer dans les rues de Marseille



accueil

Correction Balade dans les rues de
Rodez et Villefranche de Rouergue




Boulevard du jardin Botanique

Arsenal des galères

L’opéra

Abbaye Saint Victor

Boulevard Camille Flammarion

Boulevard Chave

Hôtel de cabre

Hôtel de Ville

Consigne sanitaire Vieux port

Hôtel Louvre et paix canebière


Boulevard Clemenceau

Portes rue Flammarion et rue Lacépède




A vous de jouer dans les rues de Marseille



accueil

Correction Balade dans les rues de
Rodez et Villefranche de Rouergue